BANQUETS XLII-XLIII – DAS PARALLELFEST
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Banquet XLII das Parellelfest (Grands Services) servi à la française en ambigu le 23 juin 2022 pour 165 convives et banquet XLIII das Parallelfest (Petits Soins), servi en ambigu le 24 juin 2022 pour 400 convives, Kestner Gesellschaft, Hanovre.
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Merci à Adam Budak, Caroline Käding & Josuah Schwebel.
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Commanditaire : Adam Budak & Kestner Gesellschaft.
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The Banquet XLII entitled Das Parallelfest (Grands Services) is served during the preview of the exhibition that other world, the world of the teapot. tenderness, a model in the Kestner Gesellschaft in Hannover, on Thursday, the 23rd of June, 2022. The Banquet XLIII Das Parallelfest (Petits Soins) is offered on Friday, the 24th of June, 2022 during the exhibition’s public opening. The title of the Banquets is a tribute to the writer Robert Musil and to La Carte de Tendre, published in the 17th
Century. Two Banquets are served «à la française en ambigu» by the French artist Fabien Vallos with the help of Joshua Schwebel.
The first menu is composed of white asparagus, beets & smokedeels, stuffed vegetables «à la niçoise», pork terrines, raw vegetables with an aïoli, selected cheeses, cakes ambassadeurs with candied fruits from Provence and marzipan, tarts with «sanddorn», tarts with red berries & cream. The second menu, served as a Dutch still life, includes smoked fish (eels, matjes, sprats, etc.), anchoïade d’Austin de Croze, raw vegetables, olives, breads, fresh butter, cakes, fresh seasonal fruits, selected cheeses, confectionery, biscuits and flowers. The two editions of the Banquets are printed by hand on silk paper with the orange ink, incorporating the epitaph by Hans Jacob Uhle from the Nikolaikapelle, Hannover.
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«Der erste der Götter sei Zeuge dieses gastfreundlichen Tisches, an dem ich gesessen habe.»
Homer, Odyssee, XIV, 148
In einer Rede mit dem Titel Das Exil begründet der griechischsprachige Philosoph Favorinos (1.-2. Jahrhundert) ein Denken des Seins anhand der beiden zentralen Begriffe eunoia, das Wohlwollen, und upodokhè, die Gastfreundschaft. Was uns ausmacht, wer wir sind und was wir tun, hängt also mit unserer Art und Weise zusammen, wohlwollend und gastfreundlich zu sein. Und nur unter diesen beiden Bedingungen können wir auf die Möglichkeit zugreifen, unsere Existenzen, unsere Allmenden und die Objekte, die sie füllen, zu gestalten. Nur wer wohlwollend und einladend ist, eröffnet die Möglichkeit und die Garantie einer Philoxenie und einer Philanthropie.
Die Konzepte von eunoia und upodokhè können nur verstanden werden, wenn man bedenkt, dass sie mit zwei anderen zentralen Konzepten des Denkens verbunden sind: philia, Freundschaft, und storgè, Zärtlichkeit. Beide sind nicht mit irgendeiner Bedingtheit oder Unbedingtheit der Liebe verbunden, sondern einfach mit der Notwendigkeit der Existenz von uns selbst und anderen: kurz gesagt mit der Kontiguität unserer Existenz als Wohlwollen mit anderen Wesen, mit Gegenständen (wie einer Teekanne) und mit Werken. Diese tiefe Zärtlichkeit ist das, was die Griechen als philostorgia bezeichneten.
Wir haben diese wohlwollende Zärtlichkeit jedoch immer wieder gebrochen, mit dem Risiko, dass wir nicht mehr in der Lage sind, zu koexistieren, und mit dem Risiko, dass wir in jedem der Räume, die wir errichtet haben, immer zutiefst unwillkommen sind. Das bedeutet, dass wir eine doppelte Bedingung für unsere Existenzweisen und unsere Produktionsweisen denken müssen: Ansprache und Zärtlichkeit.
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« Que le premier des dieux soit témoin de cette table hospitalière où je me suis assis. »
Homère, Odyssée, XIV, 148
Dans un discours intitulé L’Exil, le philosophie de langue grecque Favorinos (I-IIe siècle) fonde une pensée de l’être à partir de deux concepts centraux l’eunoia, la bienveillance et l’upodokhè l’accueil. Ce qui constitue ce que nous sommes et ce que nous faisons sont donc liés à nos manières d’être bienveillants et accueillants. Et c’est seulement à ces deux conditions que nous pouvons accéder à la possibilité de construire nos existences, nos communs et les objets qui les remplissent. Seul l’être bienveillant et accueillant ouvre à la possibilité et à la garantie d’une philoxénie et d’une philanthropie.
Les concepts d’eunoia et d’upodokhè ne peuvent se comprendre qu’à la condition de penser qu’ils sont liés à deux autres concepts centraux de la pensée, la philia, l’amitié et la storgè la tendresse. Ni l’un ni l’autre ne sont liés à une quelconque conditionnalité ou inconditionnalité de l’amour, mais simplement à la nécessité de l’existence de soi et des autres : en somme à la contiguïté de nos existences, comme bienveillance, avec les autres êtres, avec les objets (comme une théière), avec les œuvres. Cette profonde tendresse est ce que les Grecs nommaient une philostorgia.
Or nous n’avons cessé de rompre cette tendresse bienveillante au risque de ne plus être en mesure de pouvoir coexister et au risque d’être toujours profondément mal accueillis dans chacun des espaces que nous avons construit. Il faut alors pour cela penser une double condition de nos modes d’existence et de nos modes de production : l’adresse et la tendresse.
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